Panser les écrans et les esprits

The Social Dilemma
The Social Dilemma, Jeff Orlowski, Netflix, 2020.

Panser les écrans et les esprits : attentions et éducations dans le milieu numérique.

Séminaire de recherche contributive.

Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis (LLCP) et Université de Silésie à Katowice (CCTS) avec le soutien du Conseil National du Numérique

Modalités pratiques

Séances mensuelles, en ligne, de 18h à 20h, ouvert à tous.

Dates : 17 février, 17 mars, 14 avril, 10 mai, 16 juin, 21 juillet.

Organisation : Anne Alombert (Université Paris 8) et Michal Krzykawski (Université de Silésie)

Contacts et inscriptions : anne.alombert@univ-paris8.fr et michal.krzykawski@us.edu.pl

Programme : programme du séminaire

Séances : enregistrements des séances

Ressources bibliographiques : ressources disponibles ici et ici.

CRITIQUE : DERRIERE NOS ECRANS DE FUMEE (THE SOCIAL DILEMMA) SUR NETFLIX | Culture VSNews

Les évolutions technologiques et médiatiques récentes (depuis la télévision jusqu’aux plateformes de visioconférence, en passant par les ordinateurs portables et les smartphones) ont perturbé la formation des attentions et soulèvent ainsi des problèmes dans les champs de la santé mentale et de l’éducation. Face à cette situation, les fonctions des professionnels de l’éducation et du soin se trouvent souvent inquiétées.

Comment repenser les pratiques d’éducation et de soin face à des phénomènes comme l’augmentation de la « surcharge informationnelle » ou l’apparition des « agents conversationnels » ? Comment « former » des attentions « disséminées » ? Comment éviter les usages compulsifs des applications numériques ? Comment tirer profit des technologies numériques pour développer les attentions, qu’elles soient psychiques (mémoire, concentration, imagination) ou sociales (intelligence collective, solidarité, amitié) ?

De telles interrogations posent des questions fondamentales qui concernent une multiplicité de disciplines. Si les travaux spécialisés se multiplient, rares sont les perspectives qui tentent de faire communiquer les champs et d’articuler les recherches de fond aux problèmes concrets des populations.

Tel sera l’enjeu de ce séminaire, qui prend son point de départ dans l’hypothèse suivante : l’étude des processus psychiques (mémoire, attention, langage, apprentissage, connaissance) n’est pas séparable de celle des environnements socio-techniques qui entourent les individus. Comme n’ont cessé de le montrer depuis les années 1960 les travaux issus de de la philosophie (G. Simondon, J. Derrida, B. Stiegler), de l’anthropologie (A. Leroi-Gourhan, J.-P. Vernant, J. Goody), de la psychanalyse (M. Klein, D. Winnicott, S. Tisseron), de la psychologie (I. Meyerson, L. Vytgostki), des sciences cognitives (L. Malafouris), des neurosciences (M. Wolf), de l’histoire de l’écriture ou de la théorie des médias (K. Hayles, J. Crary, Y. Citton), les évolutions psychiques sont intrinsèquement liées aux évolutions des supports techniques et à celles des organisations sociales.

Dès lors, prendre soin des esprits (toujours individuels et collectifs) implique de prendre soin des milieux techniques, sociaux et symboliques dans lesquels ils se constituent et évoluent.

A travers la lecture de textes théoriques, le visionnage de vidéos et les interventions de professionnels ou d’artistes, ce séminaire a pour but d’interroger les effets des supports numériques sur nos cerveaux et nos esprits, afin de concevoir des technologies et des pratiques « thérapeutiques », face aux « technologies persuasives » et aux usages toxiques que peuvent engendrer les appareils connectés, lorsqu’ils sont mis au service de la captation des attentions et de la marchandisation des données.

Programme du séminaire

 

Séance 1  : Panser l’attention dans le milieu numérique, panser le cerveau face aux neurotechnologies

Séance 2  : Les enfants et les écrans, vers une approche pharmacologique ?

Séance 3 : Pourquoi lire Donald Winnicott à l’ère des écrans ?

Séance 4 : Pourquoi lire Lev Vygotsky à l’ère des écrans ?

Séance 5 : L’attention profonde et le “cerveau-lecteur” face aux médias numériques