Théorie critique et poststructuralisme

Séminaire autour de Etats de choc. Bêtise et savoir au XXIème siècle.

Séminaire co-organisé par Anne Alombert et Jean-Baptiste Vuillerot à l’Institut de Recherches Philosophiques de l’Université Paris-Nanterre, de octobre 2016 à mai 2017 : publications des communications dans la revue Implications Philosophiques durant l’année 2018.

Ce séminaire propose une série de réflexions autour des problématiques abordées dans Etats de choc. Bêtise et savoir au XXIème siècle de Bernard Stiegler : il tente ainsi de confronter les traditions de la théorie critique et du poststructuralisme, autour des questions du sujet, de la raison et de l’histoire.

Présentation du séminaire

Le pari d’États de choc. Bêtise et savoir au XXIe siècle, est de renouer le dialogue manqué entre deux traditions philosophiques : d’une part, la tradition de la théorie critique de l’École de Francfort s’ancrant dans le hégélianisme et le marxisme, et, d’autre part, la tradition française dite poststructuraliste (Deleuze, Foucault, Derrida, Lyotard, Simondon). Selon Bernard Stiegler, dans leurs entreprises de déconstruction des présupposés métaphysiques de la philosophie, les pensées de Deleuze, de Foucault, de Derrida, de Lyotard auraient refoulé certaines questions posées par l’hégéliano-marxisme, manquant ainsi de produire la nouvelle critique de l’économie politique que leur geste impliquait cependant. Bernard Stiegler repart ainsi de Hegel pour arriver à l’École de Francfort, suscitant des problèmes qui l’amènent à confronter les philosophes français des années 1960 entre eux. Une reprise du débat entre poststructuralisme et théorie critique, ainsi qu’une discussion problématique des auteurs poststructuralistes entre eux, peut-elle permettre à ce « moment philosophique » de produire des effets féconds pour la pensée contemporaine ?

Pour faire communiquer ces traditions et ces auteurs, il semble indispensable de repenser les questions de la raison, du sujet et de l’histoire, hors des conceptions traditionnelles « déconstruites ». Le livre de Bernard Stiegler paraît ainsi répondre à une nécessité dont témoignent selon nous les réflexions propres aux auteurs dits poststructuralistes : si la critique des concepts de raison, de sujet et d’histoire est au coeur de leurs pensées, elles semblent néanmoins, chacune à leur manière, témoigner de la nécessité de ré-envisager ces notions, en les inscrivant dans de nouveaux questionnements.

Le dialogue entre théorie critique et poststructuralisme peut-il permettre de « renouveler » les concepts de sujet, de raison et d’histoire ? Dans quelle perspective et à partir de quelles catégories est-il alors possible de repenser la rationalité, la subjectivité et l’historicité ? À quels nouveaux problèmes ces questions conduisent-elles aujourd’hui ?

Les retranscriptions des différentes séances sont disponibles sous forme d’articles sur le site de la revue Implications Philosophiques.